Questions & réponses

Jehovah, le nom de Dieu ?

 

Dans vos émissions, pourquoi est-ce que vous n’utilisez pas le nom de Dieu, Jéhovah ?

- Claire (Drummondville)

 

 

La question que pose Claire revient régulièrement parmi nos auditeurs et demande une clarification, car certains affirment que si l'on n'utilise pas le nom adéquat pour parler de Dieu ou pour le prier, on risque de se tromper de dieu... Qu'en est-il vraiment?

Le nom auquel Claire fait allusion (Jéhovah) est une manière francisée d'écrire ce qu'on appelle le «Tétragramme sacré», nom de Dieu que l'on retrouve plus de 6.000 fois dans la Bible hébraique, notre Ancien Testament. Ce Tétragramme sacré est composé de quatre consonnes, sans voyelles, car l'hébreu est au départ une langue consonantique qui s'écrit sans voyelle. Généralement, quand on translitère ces quatre consonnes en français, ça donne : YHWH, YHVH ou, plus anciennement, JHVH.
Il y a deux choses importantes à savoir à propos de ces quatre lettres.

 

1. On ignore comment ce nom doit être prononcé.

Au sein du peuple juif, on a pris l'habitude depuis fort longtemps de ne plus le prononcer, de peur de prendre le nom de Dieu en vain, et de transgresser ainsi le troisième commandement du Décalogue (Exode 20.7). Depuis bien avant l'ère chrétienne, les Juifs ont ainsi pour coutume, dans leur lecture de la Bible ou dans toute autre mention du Tétragramme, de dire «Adonai» (le Seigneur) ou «Hashem» (le Nom), voire d'autre mots désignant le Dieu unique. Le mot «Jéhovah» n'existe donc pas ! C'est le mélange fautif des quatre lettres du Tétragramme (ici JHVH) et des voyelles du mot «Seigneur» en hébreu ! Si quelqu'un désire parler de Dieu ou à Dieu en utilisant ce mot, rien ne l'en empêche. Dieu connaît les cœurs et il reconnaît qu'on lui parle, quel que soit le mot employé... Mais insister pour qu'on dise «Jéhovah» en parlant du Dieu de la Bible, alors que ce mot n'existe pas sous cette forme et qu'on ignore comment il faut prononcer le Tétragramme, c'est soit de l'ignorance, soit une mauvaise compréhension de la Bible.

 

2. L'important n'est pas de dire ce nom de Dieu, mais de comprendre ce qu'il signifie. Si on ignore comment il faut le prononcer, on a une bonne idée de la signification du Tétragramme.

L'explication du Tétragramme est fournie en Exode 3.13,14, lors de l'épisode du buisson ardent, lorsque Moïse demande à Dieu de se nommer. La réponse est donnée en deux temps. Tout d'abord, Dieu répond : « Eyeh Asher Eyeh » («Je suis qui je suis», ou «Je suis celui qui est», ou «Je serai qui je serai») et utilise donc deux fois le verbe «être». Puis, devant l'insistance de Moïse, Dieu prononce lui-même le Tétragramme : «YHWH», qui provient du même verbe être. La racine du Tétragramme, c'est le verbe être. Dieu est Celui qui est et qui demeure avec son peuple, hier, aujourd'hui et éternellement (d'où la traduction de Louis Segond : «l'Éternel»). Au-delà de tout nom et de toute définition, il Est et il Sera toujours avec son peuple. Voilà ce que veut nous dire le Tétragramme sacré, voilà ce que Dieu a révélé à Moïse et à tous les croyants qui lisent la Bible. La prononciation du mot est en soi sans importance, mais le message du Nom est de la plus haute importance !

 

En terminant, il faut rappeler que si la Bible utilise YHWH le plus souvent dans l'AT, bien d'autres noms sont utilisés pour désigner le Dieu unique. Par exemple, le Seigneur, le Tout-Puissant, le Très-Haut, le Rocher, et bien d'autres encore.

L'appellation favorite du Christ pour parler de Dieu était : «le Père», et il nous invite à prier en disant : «Notre Père...» (voir Matthieu 6.9).
Chacun de ces noms nous présente une facette, une image qui nous aide à mieux comprendre qui est notre Dieu. Chacun de ces noms a donc sa raison d'être et peut trouver un écho dans notre cœur, en fonction des circonstances que nous vivons.